Bassin Austerlitz à Paris

La ville de Paris, dans le cadre d’un plan d’amélioration de la qualité des eaux de la Seine et de la Marne, a retenu la réalisation d’un bassin de stockage en amont du pont d’Austerlitz, afin de réduire les déversements des eaux du réseau d’assainissement, lors de forts épisodes pluvieux.

Cet ouvrage, de grande dimension et d’une forte capacité de rétention, est soumis à des efforts de sous-pressions importants. L’un des enjeux du projet réside donc dans l’optimisation des longueurs des fondations d’ancrage du radier. Celle-ci a pu s’opérer grâce à la réalisation d’un essai de chargement sur une barrette suivant la méthode des O-Cells : une première en France !

Le projet nécessite de réaliser principalement les travaux de génie civil suivants :

• Un bassin de stockage et restitution, d’une capacité de 46 000 m³, situé en rive gauche de la Seine au droit du square Marie Curie dans le XIII^e arrondissement de Paris : l’ouvrage circulaire de 50 m de diamètre est réalisé à l’abri d’une paroi moulée de 1,2 m d’épaisseur descendue à 62 m de profondeur.
• Un ouvrage de prise d’eau situé en rive gauche de la Seine, place Valhubert dans le XIII^e arrondissement de Paris : le puits Valhubert, de 6,5 m de diamètre, est réalisé en paroi moulée de 0,8 m d’épaisseur et de 41 m de profondeur. Il sera connecté au déversoir d’orage existant Buffon, nécessitant des travaux de jet grouting.
• Un ouvrage de prise d’eau situé en rive droite de la Seine, au droit de la voie Mazas dans le XII^e arrondissement de Paris : le puits Tournaire sera raccordé aux collecteurs Diderot et Rapée. Il est réalisé par un terrassement en tranchée blindée à l’abri d’une enceinte constituée de colonnes en jet grouting.
• Un collecteur DN 2500 mm réalisé par fonçage au micro-tunnelier depuis un puits de départ positionné à côté du bassin. Le puits de 11 m de diamètre est réalisé en paroi moulée de 1 m d’épaisseur.

Les barrettes servent de fondation à la dalle de couverture lors des phases de terrassement. Lorsque l’ouvrage est soumis aux sous-pressions s’appliquant sous le radier, les barrettes drainent une part importante des efforts de traction. Enfin, en lien avec le gonflement possible des Argiles Plastiques, une force ascendante transmise aux fondations par frottement dans cette formation est également prise en compte.

La méthode de chargement mise en place pour le projet est appelée « essai bi-directionnel » ou « essai O-Cells ». Elle a été développée par le docteur J.O. Osterberg de l’Université Northwestern de Chicago en 1989 et utilisée depuis pour tester des milliers de fondations à travers plus de 60 pays. Le principe de l’essai est l’encastrement, dans la fondation elle-même, d’un ou plusieurs vérins spécifiquement conçus pour cet usage. L’essai utilise ainsi la réaction de la fondation elle-même pour développer la charge nécessaire sur l’autre partie de la fondation et en déterminer les paramètres de sol recherchés.